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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 22:38

Mise à jour du 05/04 17h24 - Finalement, Vivendi a annoncé que son conseil d'administration avait choisi Numéricable (Communiqué officiel)

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La nouvelle est tombée ce soir, en clôture de bourse, le groupe Vivendi, propriétaire de SFR, a décidé de rentrer en négociations exclusives avec Altice, la maison-mère de Numéricable (Communiqué)

Dans son communiqué, Vivendi indique que « l’offre d’Altice prévoit un paiement à Vivendi de 11,75 milliards d’euros, l’attribution de 32 % du capital de l’entité cotée combinée et la sortie de Vivendi selon des modalités programmées. »

Dans les faits, les deux groupes vont étudier l'offre pour un période de trois semaines, à l'issue de laquelle « le Conseil de surveillance se réunira à nouveau pour examiner les suites à donner et s’il doit en conséquence mettre un terme aux autres options envisagées. »

La proposition d'Altice a été jugée plus pertinente que celle de Bouygues « pour les actionnaires et les salariés du Groupe ». De plus, elle a davantage de chance d'être réalisée car les deux groupes sont plutôt vus comme étant complémentaires que concurrents et qu'ils ne créeront pas un géant français des télécoms. L'ARCEP et la Commission européenne apprécieront...

Travaillant dans le secteur des télécoms, cette offre est la moins pire des deux qui étaient présentées. Avec l'offre de Bouygues, de sérieuses craintes sont apparues sur les doublons d'emploi, même si Bouygues a indiqué qu'il n'y aura pas de licenciement, je n'y crois pas. Les deux entreprises ont chacune des centaines de salariés effectuant les mêmes tâches, il est donc impossible, après un rachat à plusieurs milliards de conserver ces postes en doublon (marketing, formation, conseillers...)

L'offre de Bouygues

L'offre de Bouygues était une attaque en règle pour mettre la main sur SFR, ne prenant pas en compte les priorité du groupe et des emplois. Il offrait à Free un réseau performant à moindre frais (le coût d'investissement de plusieurs milliards sur les 10 dernières années vaut 1,8 milliards antennes + fréquences incluses...). Une opportunité comme jamais pour le quatrième opérateur. A ce jeu là, Bouygues Telecom se tire une balle dans le pied car le dimensionnement du réseau SFR est assez inégal et en intégrant 11 millions d'abonnés à un réseau en cours de reconstruction, les clients n'y seraient pas spécialement gagnants (lenteurs de navigation, échecs ou coupures d'appels...) et au final, le groupe uni y perdrait des clients.

Le Monde indiquait que « L'action Numericable s'envolait à la Bourse de Paris vendredi après-midi, propulsée par le choix de Vivendi. A 14 h 21, le titre gagnait 20,63 % à 31,85 euros, en pleine explosion par rapport à la tendance du marché, en baisse lui de 1,32 %. » et qu'à contrario « l'action de Bouygues Telecom marquait pour sa part une nette baisse de 7,14 % à 15 heures quand l'action du groupe Illiad perdait 3,98 %. »

Une interrogation persiste à l'heure actuelle : si l'accord est conclu, qu'en sera-t-il de celui qui avait été fait entre Bouygues Telecom et SFR au sujet du partage d'une partie de leur antennes, appelé « accord de mutualisation » et qui devait voir le jour entre 2015 et 2017 ? (Communiqué SFR)

Numericable a annoncé des résultats en baisse en 2013.

Son chiffre d'affaires représente un peu plus d'un milliard d'euros, lorsque son résultat net s'établit à 65 millions d'euros (-32,3%) et son EDBITDA atteint les 616 millions.

Le groupe a fortement dû agrandir son réseau, ses investissements ont donc progressé de 12% pour une dépense totale de 320 millions d'euros.

Sa base totale d'abonnés a, quant à elle, augmenté de 5% pour s'établir à 1 709 000 clients, avec un ARPU (revenu moyen par abonné) de 41,90 euros.

Des résultats mitigés mais de bon augure tout de même si le projet aboutit.

Mais rappelons que la décision de Vivendi n'est pas figée et que si les deux groupes ne trouvent pas un accord, ils se réservent le droit d'étudier l'autre option (celle de Bouygues) ou de poursuivre leur plan initial, soit une entrée en bourse de SFR.

Une affaire à suivre, à laquelle je ne manquerai pas de m'intéresser, mon emploi étant potentiellement en danger...

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