D'après le journal Les Echos, le gouvernement français songerait à adopter un texte de loi visant à contrôler les équipementiers réseaux et télécom d'origine chinoise et coréenne.
Pour le gouvernement français, ce serait « au nom de la sécurité », à proprement parler de la cyberdefense.
Pour ma part, travaillant depuis plusieurs années dans le domaine des télécom et des réseaux, il se trouve qu'une part importante des équipementiers est d'origine asiatique. On y retrouve du Huawei dans les DSLAM (central téléphonique qui s'assure du bon fonctionnement des interconnexions), les BSC (Contrôleur de station de base, sur les réseaux GSM), les RNC (Contrôleur du réseau radio, sur les réseaux UMTS). J'ai également vu ZTE dans le support du transport des SMS, et qui fournit également un logiciel permettant manuellement de contrôler qu'un SMS ait bien été transmis à son destinaire.
Bref, les équipementiers chinois sont présents dans de nombreuses infrastructures et proche du coeur de réseau des fournisseurs d'accès français. D'une manière générale, les équipementiers chinois ne sont pas présents sur le coeur du réseau, trop sensible, car ils sont soumis à une autorisation (et l'Anssi n'en a jamais autorisé)
Si le projet passe, quasiment tous nos opérateurs seront visés par cette mesure, à plus ou moins grande échelle. Bouygues Telecom et SFR font notamment partie de ceux qui dépendent le plus de l'une de ces entreprises (de l'ordre de 50 à 60% du parc).
Cela laisserait alors une chance à Cisco (USA), NSN / Nokia Siemens Network (Finlande), Ericsson (Suède) mais surtout Alcatel-Lucent (France) qui a récemment délocalisé en Roumanie l'un de ses centres basé originellement en France.